Accueil

Vendanges

Les choses qui chantent dans la tête
Alors que la mémoire est absente,
Ecoutez, c'est notre sang qui chante…
O musique lointaine et discrète !

Ecoutez ! c'est notre sang qui pleure
Alors que notre âme s'est enfuie,
D'une voix jusqu'alors inouïe
Et qui va se taire tout à l'heure.

Frère du sang de la vigne rose,
Frère du vin de la veine noire,
O vin, ô sang, c'est l'apothéose !

Chantez, pleurez ! Chassez la mémoire
Et chassez l'âme, et jusqu'aux ténèbres
Magnétisez nos pauvres vertèbres,


Paul Verlaine, XIXeme, extrait du reccueil Jadis et naguère




Dans ce poème traitant des vendanges, Verlaine présente la dureté de la tâche, avec les souffrances qui s'en suivent.
J'ai bien aimé ici la conviction que l'auteur arrive à transmettre au lecteur, à travers les différentes exclamations.

Hébergé par hotosting